Le blog de Domi

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Se rendre utile ou être inutile ?

Nécessité de l'utilité ou celle de l'inutilité dans la vie ?

Voilà une réflexion qui fait débat.

A mon tout jeune âge, la petite conscience

psamoldiait dans mon petit cerveau: " Fais ci, fais pas ça..."

mais j'agissais à l'inverse, peut-être par esprit d'opposition ?

C'était surtout dans l'injontion de vouloir mieux comprendre

pour quelle raison l'inutile n'avait pas sa place dans notre existence.

Comme définitions dans le dictionnaire Larousse, nous avons =

          utile  =  . Qui peut servir à quelqu'un, lui être profitable, lui procurer un avantage

                                                . Qui a un rôle efficace, nécessaire

                             inutile   =  . Qui ne sert à rien, qui n'apporte rien, qui est superflu

                                              .  Qui n'a aucun effet, qui ne remplit pas son but

                                              .   Qui, dans une situation difficile, sait ou sent

                                                  que tous ses efforts seront vains

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Nuccio Ordine résume vraiment très bien le raisonnement

en citant Eugène Ionesco, dans son ouvrage intitulé " L'utilité de l'inutile "

"Regardez les gens courir affairés, dans les rues. Ils ne regardent ni à droite, ni à gauche, l'air préoccupé, les yeux fixés à terre, comme des chiens. Ils foncent tout droit, mais toujours sans regarder devant eux, car il font le trajet, connu à l'avance, machinalement. Dans toutes les grandes villes du monde c'est pareil. L'homme moderne, universel, c'est l'homme pressé, il n'a pas le temps, il est prisonnier de la nécessité, il ne comprend pas qu'une chose puisse ne pas être utile; il ne comprend pas non plus que, dans le fond, c'est l'utile qui peut être un poids inutile, accablant. Si on ne comprend pas l'utilité de l'inutile, l'inutilité de l'utile, on ne comprend pas l'art; et un pays où l'on ne comprend pas l'art est un pays d'esclaves et de robots, un pays de gens malheureux, de gens qui ne rient pas ni ne sourient, un pays sans esprit; où il n'y a pas l'humour, où il n'y a pas le rire, il y a la colère et la haine."

....Le petit ouvrage nous parle des nombreuses réflexions de grands écrivains et philosophes qui tentent de remettre en considération l'inutile, c'est-à-dire tout ce qui nous rend humain, nos raisons de vivre comme = la mémoire du passé, les disciplines humanistes, les langues classiques, l'instruction, la libre recherche, la fantaisie, l'art, la pensée critique, l'amour, la vérité, la créativité, les valeurs fondamentales telles de la dignité humaine "dignitas hominis"....tout cela sacrifié au nom de l' Argent....
Ce livre argumente l'idée que cette "inutilité" est noble et donc "utile" à l'humanité et non pas le contraire, c'est-à-dire cette si médiocre recherche de l'utilité immédiate, l'obsession de l'argent et de la possession, de ce qui nous aliène, nous corrompt et nous déssèche.

" Celui qui n'a plus le temps de s'arrêter sur les choses inutiles est condamné à se transformer

en une machine sans âme."

Pour Nuccio, c'est seulement :

" dans les plis et les replis de ces activités considérées comme superflues, que nous pourrons trouver

la force de penser un monde meilleur, de cultiver le projet utopique d'atténuer - sinon de supprimer -

les nombreuses injustices et les douloureuses inégalités qui pèsent comme du plomb

sur nos consciences."

En ne remettant pas en cause l'argent en tant que tel, Nuccio Ordine n'ira toutefois pas plus loin

dans cette institution superflue voire manichéenne et nuisible.

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