"Le cochet, le chat et le souriceau"
Un souriceau tout jeune, et qui n'avait rien vu,
Fut presque pris au dépourvu.
Voici comme il conta l'aventure à sa mère :
J'avais franchi les Monts qui bornent cet État,
Et trottais comme un jeune rat
Qui cherche à se donner carrière,
Lorsque deux animaux m'ont arrêté les yeux :
L'un doux, bénin et gracieux,
Et l'autre turbulent et plein d'inquiétude.
Il a la voix perçante et rude,
Sur la tête un morceau de chair,
Une sorte de bras dont il s'élève en l'air
Comme pour prendre sa volée,
La queue en panache étalée.
Or c'était un Cochet dont notre souriceau
Fit à sa mère le tableau,
Comme un animal venu de l'Amérique.
Il se battait, dit-il, les flancs avec ses bras,
Faisant tel bruit et tel fracas,
Que moi, qui grâce aux Dieux, de courage me pique,
En ai pris la fuite de peur,
Le maudissant de très bon cœur.
Sans lui j'aurais fait connaissance
Avec cet animal qui m'a semblé si doux.
Il est velouté comme nous,
Marqueté, longue queue, une humble contenance,
Un modeste regard et pourtant l’œil luisant :
Je le crois fort sympathisant
Avec Messieurs les Rats, car il a des oreilles
En figure aux nôtres pareilles.
Je l'allais aborder, quand d'un son plein d'éclat
L'autre m'a fait prendre la fuite.
Mon fils, dit la souris, ce doucet est un Chat,
Qui sous son minois hypocrite
Contre toute ta parenté
D'un malin vouloir est porté.
L'autre animal tout au contraire
Bien éloigné de nous mal faire,
Servira quelque jour peut-être à nos repas.
Quand au Chat, c'est sur nous qu'il fonde sa cuisine.
Garde-toi, tant que tu vivras
De juger des gens sur la mine.
Analyse de la Fable ici
Un garçon de café a été sacré champion du monde des presseurs de citrons. Un jour où il en a pressé un jusqu’à la dernière goutte, un client lui dit :
— Je vous parie 500 euros que je fais mieux que vous.
— Pari tenu !
L’homme saisit l’écorce du citron entre le pouce et l’index et, sous les applaudissements de l’assistance, il en tire encore un demi-verre de jus.
— Ça alors, fait le garçon, éberlué, vous êtes sans doute un confrère ?
— Moi, pas du tout : je suis percepteur !